In CCP / N° 18, Marseille / automne 2009

Tout est fin dans ce premier numéro : le format, la qualité des différents papiers (et le dénivelé tactile ainsi créé), l’encre d’impression brillante, la disposition des pages, etc… C’est un objet à la fois soigné et fluide, raffiné et sans emphase graphique (le seul petit défaut, c’est parfois l’insertion de paragraphes rédigés avec une « langue de cartels » en tête d’images d’artistes). Puis, la circulation dans la revue s’appuie sur des catégories amoureuses de Fourier : il y a d’abord « la papillonne » (l’art) et « l’alternante » (la théorie) ; on est d’abord étonnée par cette séparation (tout le monde fait l’inverse aujourd’hui), mais elle a du bon car le feuilletage ainsi produit est calme, glissant entre deux sphères homogènes. Le seul regret, c’est que le texte théorique final, n’ait pas voulu s’amuser avec ce dispositif fouriériste ; la volupté de la combinatoire (pratiqué et pensée comme telle) aurait pourtant permis à ce premier numéro de Mobile d’être l’une des meilleures revues du moment.

Stéphanie Eligert